Chers amis,
Chères amies,

Les limites des modèles de développement qui minimisent l’humain apparaissent aujourd’hui au grand jour, en remettant en cause les postulats classiques des relations économiques et commerciales internationales.
L’État providence est depuis des lustres une chimère, les actrices et acteurs de l’économie sociale et solidaire sont engagés à construire, en intelligence avec les organismes publics et privés, l’État social fondé sur des systèmes et structures intégrant les valeurs, les politiques et les stratégies garantissant l’épanouissement économique et social durable.
Dans cette optique, le RENAPESS renforce la recherche-action collective pour des alternatives avérées en matière de création de revenus et d’emplois décents. Les approches cloisonnées et à court terme ne suffisent plus. Il faut absolument réfléchir et mettre en pratique des modèles de développement fondés sur des principes respectueux de la dignité humaine.
L’économie sociale et solidaire, au travers de ses différentes formes d’organisation et de manifestation, permet aux populations de créer leurs propres ressources de travail et d’accéder, ainsi, à des biens et services de qualité, dans une dynamique solidaire qui articule intérêts individuels et collectifs, une démarche globale qui recouvre les initiatives des secteurs sociaux et entretient leur cohésion sans laquelle, il n’y a guère de stabilité et de progrès.
La crise économique et financière internationale, avec son corolaire de budgets publics déficitaires, a conduit à un profond réexamen du rôle de l’État dans la plupart des pays du monde. La persistance du chômage et l’apparition de nouvelles formes de pauvreté, touchant surtout les femmes, le changement climatique… Sont autant de défis majeurs qui ont nécessité la concertation et l’intervention des organisations d’économie sociale.
Ces organisations, de type coopératif, associatif ou entreprise sociale, animées par des actrices et acteurs qui mènent collectivement des activités économiques et sociales, réfutent d’être de simples bénéficiaires et se positionnent davantage comme des parties prenantes à la recherche et la mise en œuvre de solutions durables aux différents défis de développement humain, en plaçant la personne humaine au centre du développement économique et social.
Depuis sa création en 2003, le RENAPESS s’est bien structuré pour rendre davantage visibles et lisibles l’économie sociale et solidaire, à travers ,d’une part, le renforcement du savoir et du savoir-faire de ses actrices et acteurs ainsi que de la capacité de participation des organisations membres au développement économique, social et culturel local et, d’autre part, la prise en compte de l’économie sociale et solidaire dans les stratégies et politiques publiques de développement économique et socioprofessionnel, au Mali et au-delà.
Eu égard au rôle de l’économie sociale et solidaire dans la création de revenus (20 et 30 % du PIB) et d’emplois (plus 320 000 emplois par ans) et de cohésion sociale, le Gouvernement malien a adopté en 2014, une politique nationale dédiée à sa promotion , en collaboration avec la société civile représentée par le RENAPESS.
Le RENAPESS a aussi été un acteur majeur de la construction de la vision africaine de l’économie sociale et solidaire, à l’occasion de la rencontre africaine de Bamako, tenue en juin 2005, tout en favorisant la dynamique de réseautage à l’échelle continentale avec la création, en 2010, à Kenitra (Rabat),du réseau africain pour la promotion de l’économie sociale et solidaire(RAESS), en conformité avec l’approche intercontinentale du RIPESS.
En définitive, la synergie des forces et des expériences pertinentes des actrices et acteurs de l’économie sociale et solidaire, à travers leurs entreprises sociales de tous les secteurs, étayée par des politiques publiques favorisant le développement des activités productives est un gage du développement des circuits de production, de transformation, de commercialisation équitables, de la finance solidaire et de la création de revenus permanents.
Agissons donc ensemble pour créer les conditions idoines d’un développement socioéconomique humanisé et durable.
Madani Koumare, président du RENAPESS